Réseau d'entraide envers les Femmes

mercredi 3 novembre 2010

Atelier d'écriture du 3 novembre

3 novembre 2010, deuxième séance de l’atelier d’écriture proposé par Adh’Elles, nous étions huit, et Rachel a écrit :

Rêverie
Il marchait dans cette forêt d’où la seule source de lumière venait de la cime des arbres, lumière dansante dans le feuillage, des feuilles qui se frottent les unes aux autres. Il marche, fluide, léger car il sait qu’il y a au bout du chemin un pré tout verdoyant dans lequel, déjà enfant, il allait se rouler, observer, gambader, imaginer, discuter avec la fourmi, avec la coccinelle. Il y retourne aujourd’hui après bien des années d’absence. Comment sera le vert ? Il en connaissait tellement de nuances. Comment allaient être ses gestes ? Allait-il s’arrêter pour voir, prendre un coup d’oeil global puis se jeter dans la mêlée du temps ? Lui, qui aujourd’hui est diffèrent, différent car il a grandi, mûri, souffert, rit, aimé, tant d’émotion, de couches successives du temps. Arriver au pré c’était revenir à zéro, remettre tout à neuf, reprendre connaissance de son identité profonde insensible aux événements de la vie. Cet être intact du début à la fin de chaque existence. Cet être qu’il est vraiment. Qui le connaît ? Qui l’apprécie ? Son désir, à ses pas, aux sensations, au toucher de ses herbes, lui faisait s’aimer, tout simplement. S’aimer encore un peu soi-même, lui-même, celui qu’il est à jamais. Ces herbes le chatouillent. Il est heureux de vivre cet instant, non pas une renaissance mais une retrouvaille. Comment se retrouver ailleurs que dans le pré, bref partout où il se trouve ?

Pour répondre à la consigne : Imaginez quelqu’un qui marche longtemps. Regardez- le marcher et voyez le décor qui défile autour de lui. Il arrive enfin là où il voulait. Où ça ?                                 

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Quelques mots sens dessus dessous, à la manière de Jean Tardieu :
Une consigne à suivre pour expérimenter quelques belles trouvailles, d’autres images…

Un cronope n’est pas demander
Procéder n’est pas enregistrer
L’applaudissement n’est pas contraint
L’observation n’est pas parole
Le survivant n’est pas bienvenu
L’espérance n’est pas savoir
Le soulagement n’est pas ailleurs

L’observation                        c’est un cronope
Demander                   c’est le survivant
Savoir                                     c’est ailleurs
L’espérance                c’est le soulagement
L’applaudissement    c’est procéder
                                   c’est contraint

Je ferai un cronope de l’observation
Et le survivant demander
Quand nos pas dans l’ailleurs
Seront le soulagement

Pour vous joindre à nous : Prochain atelier le 24 novembre, à 18 heures trente, maison des associations à La Ciotat.